
J’ai cette histoire qui me vient en tête.
Il y a plusieurs années j’ai lu un roman (énorme pavé !) de l’écrivain Alexandre Soljenitsyne « Le pavillon des cancéreux ». Je me rappelle avoir mis plusieurs bonnes semaines pour le finir. Sur le moment, je n’étais ni ennuyée, mais ni extrêmement passionnée non plus. Pourtant, je continuais à le lire. Sans trop me poser de question (rétrospectivement).
Je me rappelle en revanche parfaitement du jour où j’ai fini la dernière page : vacances à la montagne, le soir dans mon lit après une belle journée de ski. Je finis la dernière page et là, je me sens traversée par un grand frisson d’émotion et d’évidence qui me rend littéralement bouche bée pendant quelques minutes, les yeux grand écarquillés d’étonnement face à ce qui est vécu.
Je compris que toute la profondeur du roman m'était remontée d’un coup dans ma conscience, et je me dis : mais au fait, ce livre est un chef d’oeuvre !
Je me rappelle me demander comment j’avais pu passer à côté de cette émotion durant tout le roman, et comment en une dernière page, en quelques derniers mots cette histoire prenait tout son sens, et un sens qui me touchait de façon si inattendue !
Pour moi, mes deux premières années de pratique en sophrologie suivent ce même processus. Au début je ne captais pas trop pourquoi j’étais là, à part l’envie de me former à autre chose que l’hypnose. J’avoue que la sophrologie me paraissait même un peu désuet, ennuyante, pas assez « instantanément efficace ».
Ressentir son corps ? Oui ben merci, suis chanteuse, je fais du sport, je sais ce que c’est !
Respirer ? Oui ben merci, suis chanteuse !
Visualiser ? Je fais l’hypnose, merci bien !
Mais … je suis restée.
Ni ennuyée, mais ni passionnée non plus :)
Et puis, de façon très subtil, des choses se sont ouvertes en moi. Des petites compréhensions par ci par là, des expériences étonnantes. Rien de fondamentalement énorme. Puis l’évidence de l’importance de la sophrologie s’est peu à peu dévoilée à moi : j’ai découvert que je ressentais de plus en plus un profond respect pour mon corps, sur tout ce qui le maintenait en vie. Et que ce nouveau respect, il me le rendait bien !
J'ai capté à quel point il s'occupait de tout mais qu'il avait juste besoin de moi pro activement pour une seule chose : res-pi-rer !
Quelle petite et si grande responsabilité en même temps !
En comparaison avec ma formation en hypnose, j’ai de plus en plus apprécié cette posture simple et humble d’accueillir tous ces phénomènes physiques, de ressentis en moi.
Sans rien forcer.
D’être juste curieuse de voir comment ça fonctionnait en moi finalement.
Que ce soit dans mon corps, mais dans ma tête aussi !
J’ai pris de plus en plus pris conscience du principe de "visée intentionnelle" dans ma vie. Je me rappelle d’une marche avec une valeur particulièrement révélatrice de la visée intentionnelle avec laquelle je percevais le monde autour de moi à ce moment là.
Et puis un jour, je me suis donc exclamée pour moi-même : « mais au fait, c’est tellement beau la sophrologie ! C’est tellement puissant ! ».
:)
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